L’investisseur small cap créé en 2008 réussit la levée de son troisième véhicule qui a triplé la taille de son prédécesseur en collectant plus de 120 M€ sous le nom d’Arlane pour poursuivre la même stratégie d’investissement majoritaire dans des deals primaires de PME valorisées entre 10 et 50 M€.
Vespa Capital entame une nouvelle ère sous un nom flambant neuf et un troisième millésime de plus de 120 M€. Le fonds small cap créé en 2008 rompt ainsi l’homonymie avec son alter ego britannique, même si la séparation des structures juridiques a déjà plus d’une décennie. Historiquement, l’un des fondateurs, Denis Leroy, ancien associé de Montagu s’était allié à un autre transfuge du fonds paneuropéen, Nigel Hammond, pour créer un spécialiste du small cap franco-britannique avec deux équipes d’investissement dédiées à chaque géographie. Après un first-time fund commun d’une soixante de M€, la levée du deuxième millésime en 2015 a signé la séparation des deux équipes : la britannique ayant opté pour un fonds institutionnel tandis que la française ayant gardé l’ADN « friends and family » pour son second véhicule de 40 M€. Mais en 2022, l’équipe tricolore choisit à son tour d’élargir sa base de souscripteurs et de cibler la levée d’un véhicule de taille plus importante. Dès lors, la confusion avec son homonyme anglais a pu se révéler gênante pour prospecter de nouveaux LPs, même si elle ne l’a pas empêché de lever un fonds trois fois plus importants que le prédécesseur.
Arlane pour nouveau nom
« Quand on a commencé la levée de notre troisième véhicule, nous avons souhaité faire évoluer notre identité pour refléter l’évolution de notre projet initial et fédérer l’ensemble de l’équipe autour d’un nouveau nom », explique Jean-Valmy Nicolas, co-fondateur de Vespa Capital, qui devient ainsi Arlane, et s’ouvre pour la première fois à des investisseurs institutionnels, fonds de fonds et banques régionales, qui apportent une trentaine de M€ à ce nouveau véhicule de plus de 120 M€. Mais l’ADN de l’investisseur reste très entrepreneurial, l’équipe de gestion portée par ses trois associés, Denis Leroy, Jean-Valmy Nicolas et Kenza Moumni, demeure le premier investisseur de ce troisième véhicule avec un ticket de 20 M€. Les re-up des souscripteurs historiques se sont élevés à environ 30 M€, tandis que de nouveaux family offices ont apporté quelque 20 M€, un montant du même ordre que les dirigeants des anciennes participations de la société de gestion. Le succès de cette levée dans un contexte de liquidités taries s’expliquerait par un TRI au-dessus de la moyenne, affiché à 25 %, grâce notamment à quelques belles sorties des deux précédents millésimes, dont le conseil en ingénierie Cleeven, cédé à CNP fin 2022 pour une valorisation de 400 M€, ou le spécialiste de la réhabilitation des bâtiments après sinistre Resilians dont il a initié le premier LBO en 2011, puis réinvesti en minoritaire auprès de Weinberg lors du LBO bis de 2017 avant de signer sa sortie lors du LBO ter de 2021 avec Motion Equity Partners.
Tickets de 10 à 15 M€
S’il a changé de nom et triplé de taille, Arlane reste fidèle à sa stratégie de miser des tickets entre 10 et 15 M€ en majoritaire dans des opérations primaires de PME valorisées entre 10 et 50 M€. « Les trois-quarts de nos investissements sont non intermédiés », pointe Kenza Moumni, associée-gérante d’Arlane, qui revendique un accompagnement très « hands on » dans la structuration de la croissance organique de ses participations. L’équipe en compte aujourd’hui sept, dont trois dans le dernier véhicule qui a entamé son portefeuille avec le distributeur de supports d’impression numérique Sprinter fin 2022, puis le spécialiste de l’édition haut de gamme « L’imprimerie du Marais » : un tropisme sectoriel qui serait une pure coïncidence, Arlane élargissant sa couverture à tous les domaines du BtoB, comme le prouve son dernier investissement dans l’éditeur montpelliérain d'un logiciel d'interprétation sismique pour compagnies pétrolières, Eliis. Pour compléter le portefeuille d’Arlane III qui devrait accueillir une dizaine de participations, l’équipe vient d’étoffer ses rangs avec l’arrivée récente au poste de directeurs d’investissement de Sebastien Allegot, transfuge de Clearwater, et Tristan Villemin, passé par EY TS et Believe.